Né en 1945 à Strasbourg, Rolf Ball vit et travaille à Heiligenstein, en Alsace.

Etudes 

  • Arts décoratifs de Strasbourg, sous l’égide de Camille Hirtz, son professeur et ami
  • DEA d’ethnologie à l’Université des Sciences humaines de Strasbourg
  • Etudes de l’art de l’icône à l’Institut des icônes russes à Meudon

Parcours artistique

L’art de cet ancien élève du peintre non-figuratif de renom Camille Hirtz est effectivement l’expression d’allées et venues permanentes entre la sphère artistique d’inspiration religieuse et la volonté de se libérer des codifications pour se concentrer sur le message d’une émotion inter-culturelle.

Allusion colorée aux vitraux de nos cathédrales, le travail de Rolf Ball s’inspire en fait d’avantage de l’art iconographique des Orthodoxes.

A l’âge de 40 ans Rolf s’embarque dans un cursus d’ethnologie à l’Université de Strasbourg, se spécialise dans les arts traditionnels d’Afrique et dans les expressions pariétales. Il écrit un mémoire sur l’art des icônes byzantines, restaure en même temps des œuvres anciennes et avoue sa fascination pour les canons esthétiques rigoureux et les codes très stricts qui régissent l’art des icônes.

S’étant spécialisé dans cet art, Rolf Ball peut dès lors oser s’aventurer hors des sentiers battus par les orthodoxes, faire fi des cadres spirituels et repenser à neuf le travail sur les icônes. Les temps changent, le regard de l’homme aussi.

Rolf Ball veut renouer avec l’art des icônes, lui redonner une nouvelle destinée en les rendant plus modernes et accessibles à nos regards contemporains et occidentaux.

Dans un premier temps il s’affranchit des techniques anciennes pour illustrer le caractère sacré des personnages iconisés. Il met cependant la plus grande rigueur à sélectionner les pigments et à préparer lui-même ses couleurs. Sur un fond noir composé de pâte de cilice, il n’a pas renoncé à utiliser une technique orthodoxe et antique, celle de la flaque: couché sur son œuvre à la manière russe, il pose son pigment goutte après goutte et attend la complète évaporation de l’eau pour que s’étalent les différents tons de couleurs.

Loin de la rigueur hiératique des saints représentés, il s’attache à casser les formes, à représenter des personnages souriants qui laissent entr’apercevoir les rapports que peut entretenir l’artiste avec les arts premiers, les silhouettes Maya, les masques africains ou de simples figures enfantines. Ces formes peintes de couleurs vives et cloisonnées de lignes géométriques, occupent la place qui est la leur dans ces icônes d’un genre nouveau, pétries d’influences multiples.       

                                                                                              J-F Ott                                                                                                                               

Les icônes

Extrait du livre « Les icônes miraculeuses« , Editions du Tourneciel,
Albert Strickler et rolf ball, 2014

Les vitraux

Cela fait plus de 35 ans que Rolf Ball est tombé amoureux de l’art des icônes et qu’il y consacre tout son travail. Suite à des travaux de restauration que lui avait confiés une amie galeriste spécialisée dans les icônes, il s’est intéressé de près à cet art sacré très particulier, au point  de suivre une formation à l’institut des icônes russes de Meudon.

Il n’a de cesse depuis de créer des icônes à sa façon, en les rendant modernes et accessibles à nos regards contemporains et occidentaux, en conservant à la fois certains aspects de la technique de l’icône orthodoxe très codifiée et en s’affranchissant d’autres qu’il trouve trop contraignants.

Vivantes, souriantes, colorées, les icônes contemporaines de Rolf Ball naissent ainsi toujours sur un fond noir, gravées dans un mélange sable/colle de sa fabrication, puis sont recouvertes de nombreux pigments purs. Il respecte ainsi la technique des icônes traditionnelles, naissant sur fond noir, afin de rappeler au croyant que Dieu a créé le monde depuis le Néant. Cette technique a également l’immense avantage pour ce coloriste hors pair, formé par Camille Hirtz, son maître aux Arts décoratifs de Strasbourg, de rendre les couleurs plus vives.

Mais pour le reste, ce titulaire d’un DEA d’ethnologie s’est affranchi des normes des icônes traditionnelles, puisant dans les références culturelles et cultuelles de différents peuples ou civilisations qu’il apprécie (Amérique précolombienne, Afrique, Océanie), jouant avec les formes, les graphismes et les couleurs mêmes les plus improbables.

Message de tolérance, toutes les figures sont différentes et métissées, à l’image du monde d’aujourd’hui.

Rolf Ball entame actuellement une nouvelle période de sa création : amateur de contrastes et de contradictions, il a décidé d’inscrire depuis quelques mois ses icônes joyeuses et colorées dans d’immenses tableaux/vitraux, afin de placer ses petits personnages libres et parfois irrévérencieux dans le cadre très normé et rigide de cet art religieux. Il espère ainsi créer l’émotion chez le spectateur.

 « Le regard que je porte sur ce monde est comparable à celui qu’exprime J.M.G. Le Clézio dans ses romans, lorsqu’il traduit le silence, les profondeurs et la beauté des éléments naturels à travers ses personnages qui semblent en quête ou en partance vers un ailleurs.

De même que j’accorde la priorité au changement, au métissage, à l’imprévu, au hasard des rencontres, je privilégie la présence du rêve et de l’imaginaire, non pas pour m’abstraire d’une réalité, mais au contraire pour aborder celle-ci avec une plus grande conscience. Il me semble qu’une œuvre vit pour émettre une forte émotion, ce qui n’empêche pas de l’aborder sous un angle de réflexion ou d’analyse, c’est selon. C’est néanmoins l’immédiateté de l’émotion qui témoigne de la qualité et de la force de l’œuvre. Elle résulte d’une longue histoire d’amour et les formes qu’elle prend surgissent du fond de notre être. » (Peins-moi un poème, Rolf Ball et Albert Strickler, Editions Sésame, 1996)

C. Ledru

Enseignement

  • Participation au programme culturel de l’Art à l’école
  • Enseignement de l’Histoire de l’Art et de la peinture à l’école Steiner de Strasbourg et à l’Université populaire d’Alsace
  • Conférences sur l’art de l’icône au Luxembourg
  • Intervention dans des écoles et collèges de l’académie de Strasbourg